mercredi 20 janvier 2016

A propos de la Trilogie de Marcel Pagnol... Marius-Fanny-César...

Je viens de revoir la Trilogie de Marcel Pagnol pour la dixième fois peut-être, Trilogie qu'a diffusé la chaîne franco-allemande : Arte, et je ne peux que dire que c'est un chef d'œuvre parfait. Pagnol n'a pas créé des personnages, il a fait ré-exister des êtres qui ont existé, qui existent. Il n'a fait que transposer avec une rare véracité et une densité humaine profonde ce qui remue au fond de chacun de nous, transfigurant notre universel sentiment de vie. Le Vieux port de Marseille, Panisse, César, Marius et la chère Fanny, ce sont vous et moi, nos parents, nos enfants, les gens du dehors qui luttent pour vivre, pour comprendre la vie, et le cadre magnifique du port, de Notre-Dame de la Garde, le Ferry-boat, le vieux bistrot, le cadre d'un monde antique et moderne, intemporel. Pagnol a eu le génie de ressentir la profondeur de nos âmes, de nos vies, et ses dialogues, sont nos dialogues avec nous-mêmes avec les autres. Nous avons des pudeurs, des rentrées en nous-même, la télé, les smart-phones, les sms, l'informatique, Internet, mais nous restons nous-mêmes, profondément nous-mêmes face à notre destin, inconnu, étrange, différent, nos naissances ici ou là, nos parents deci delà, nos pays différents, mais le fond de notre nature n'a pas changé depuis que l'homme et la femme ont ouvert les yeux sur le monde avec la mise en route de la pensée, de ces milliards de neurones, de synapses, de ces vibrations intimes pour la vie qu'est l'amour, la passion, le désir, et tout le reste c'est-à-dire l'accommodation avec nos phantasmes, nos volonté de puissance, de domination, et aussi la pauvreté, la misère de l'illusion, de la tromperie, des grandes idées, des mensonges, et au-delà de tout cela, la profonde véracité de l'authenticité humaine.
Pagnol a rejoint la pensée universelle, les auteurs antiques, classiques, le fond de notre nature, le tréfonds de ce que nous sommes, et c'est un bonheur sans pareil qu'il nous ait restitué cet univers, notre univers que nous avons masqué, ignoré...
H.Z. 

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