vendredi 3 mars 2017

Macron par Macron, Editions de l'Aube, 130p. - Collection Le 1 en Un livre-

Vient de paraître ces entretiens avec lui-même du jeune candidat à la Présidence de la République. C'est un auto-portrait intéressant qui dévoile sa personnalité, ses motivations et ses critiques sur le système politique et économique de la France d'aujourd'hui.
Il en ressort des idées claires sur ce que tout le monde sait des grippages de la société, des blocages de l'économie, du rôle pernicieux de certaines décisions etc. Ce que la Cour des Comptes à longueur d'année analyse et pointe du doigt.
Là, rien de nouveau sous le soleil.
Il constate comme chacun que le clivage Gauche-Droite n'est plus intangible. La frontière entre les deux ou les trois avec le Centre est poreuse, chacun pouvant passer de l'une à l'autre.
Reste qu'en profondeur Emmanuel Macron ne croit pas en la souveraineté française, il croit qu'elle n'existe que dans l'Europe. Il croit aux blocs, le bloc américain, le bloc chinois, russe, et le bloc européen. Il fait fi de la diversité, de l'homogénéité des nations européennes, de leur diversité, de leur différence économique. Ensuite, dans sa réflexion sur l'économie, et des solutions, il ne tient nullement compte du facteur humain, social, du poids des syndicats etc.  Pour ce qui est des problèmes internes sociaux de la France, il les élude.
Marc Lambron, Natacha Polony complètent ce dialogue narcissique en essayant de comprendre le "phénomène" Macron à l'heure politique actuelle. Ludion, hybride. Peut-être est-ce un renard dans une cour politique en expectative, y important sa jeunesse, sa fougue et qui, avec ses sponsors, cherche à séduire, manipule, et veut conquérir le Pouvoir comme dans un jeu.  
Il semble s'amuser dans cette course à l'Elysée. Et peut-être que pour lui ce n'est qu'une tentative, "Chiche" s'est-il dit : "Je vais être à l'Elysée", quand il a compris que tout s'effaçait devant son culot. A l'ENA, il aurait fait partie d'une bronca de 75 sortants et auraient obtenu leur diplôme sans classement comme c'est d'usage, puis il a des rencontres super intéressantes pendant ses stages de haut fonctionnaire. Entré chez Rothschild, il aurait fait partie de l'équipe qui a négocié une acquisition-cession pour la multinationale Nestlé, réussite, pluie d'argent chez Rothschild, sa petite part, un ou deux millions d'euros. Entré chez Hollande à l'Elysée, recommandé par Attali etc. il assiste à tout, observe comprend que c'est facile; ministre de l'Economie avec Sapin et Axelle Lemaire, il retrouve des énarques, tout est simple, alors la Présidence de la République ? Pourquoi pas ? Allez création de En Marche avec le soutien et le pilotage des mentors fortunés socialistes, succès rapide. Il est jeune, a le bagout facile, sait hurler, le moment semble propice, on veut des "jeunes" pour renouveler le PS. ça marche fort, meetings etc. Toutes les télé, les journaux, les journalistes ouvrent leurs portes, le sacrent. Comme il faut un programme, qu'à cela ne tienne, comme l'a montré Canteloup sur TF1 dans son émission humoristique, il offre TOUS les programmes que l'on veut.Ca ne coûte pas cher, il sait que personne ne les tient, comme Hollande son mentor avec le programme du Bourget mis à la poubelle une fois élu. Macron veut gagner l'Elysée, comme on gagne un jeu vidéo ! C'est marrant;L'Elysée, c'est facile, puisque Hollande, Sarko l'ont eu... Alors par-dessus bord ce qui gêne : le colonialisme, l'Art français, la langue française, tout ça c'est du passé, à nous l'avenir, le triomphe du jeu vidéo des Présidentielles. Le monde numérique est là...
La vie est une merveilleuse aventure, tout est facile... Le pouvoir est là.
« A nous deux l'Elysée ! » Pourrait-il dire comme le héros de Balzac.
Hermès

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