lundi 7 mai 2012

Dormir avec ceux qu'on aime, roman de Gilles Leroy, Mercure de France, 186 p. 2012.

Les tribulations amoureuses d'un écrivain quadragénaire célèbre, demandé aux quatre coins des ambassades de France, des Alliances françaises, des éditeurs, des libraires etc. de la planète, qui passe son temps entre avions, hôtels quatre étoiles ou miteux, festins protocolaires et tables de bar etc. et ses amours homosexuelles, à travers le récit d'un amour passion qui le saisit au cours d'un voyage pour promouvoir son oeuvre en Roumanie. La Roumanie ténébreuse, pauvre,(ce n'est pas celle de Cioran, de Ionesco, de Mircea Eliade, de Panaït Istrati...) dézinguée par le couple des Ceaucescu dans sa folie de tyrans. Majestés communistes protégées par l'Union soviétique et le pacte de Varsovie. Le héros titube au seuil de la "vieillesse" devant l'amour qui le saisit pour un "éphèbe" de vingt-six ans, membre d'un orchestre Rock. Amours dans une des "villas" mise à sa disposition avec tout le bataclan de domestiques par les autorités locales, avec la discrétion de rigueur, le voile de pudeur locale, discrétion levée "in the book"... Amours au bord de la Mer Noire, là où fut exilé et mourut le poète Ovide, chassé de Rome par l'empereur Auguste... Puis amours épistolaires par @mails, portables etc. Amours avec Mariam, le jeune homme, entrelacées d'autres aventures à travers le monde, à Buenos-Aires, Alexandrie, Odessa etc... dans une course qui semble insatiable et désespérée. Une histoire tragique de l'inassouvissement de l'amour, du désir, du déséquilibre affectif... Un style simple, truffé d'anglicismes, où le héros se montre "IN" ,dans le "vent", bien "vu", bien "reçu", "choyé" avec déférence par les ministères de la culture locaux, les ambassade de France etc. Portant à l'étranger "la gloire" que le personnage est, des Lettres françaises ! Assez stupéfiant... Certaines de ses "oeuvres" sont même enseignées dans les lycées et collèges ! A lire si l'on veut des informations, des autosatisfactions. L'amour, la tragédie de la vieillesse qui vient, du ventre qui s'avachit, des muscles qui s'amollissent, les cheveux blancs, de l'animal aimé qui meurt, de la solitude etc. sont le sel que l'auteur met pour relever son plat au goût d'amertume. Pas folichon... Style ordinaire, et tenter de tout corser avec des bribes de l'histoire du Conducator roumain et de sa femme et de celle d'Evita Peron, archi-connues, montre l'indigence du propos et prédispose au roupillon. 11/20 Hermès

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