mardi 25 décembre 2012

Les Héritiers de la République de Eric Fottorino, Calmann-Lévy, 230 pages, 2012

Des esquisses laissant la part belle aux interlocuteurs pour se dévoiler ou se cacher en présentant leurs mentors historiques. Eric Fottorino sans avoir l'air d'y toucher les met sur le bord de leurs réflexions, les laissant se draper des plus belles images, des plus belles citations de leurs hommes politiques célèbres. On sent qu'ils ont besoin de se justifier pour la place qu'ils occupent, pour ne pas passer pour des imposteurs. La galerie est intéressante et ouvre la voie à la réflexion.
-Rosine Bachelot préfère parler de Clemenceau et le cite, comme l'a fait Michel Audiard dans ses dialogues de film. Le Tigre rugit à l'aise. On pourrait rappeler que ses combats étaient ceux d'une époque, et qu'aujourd'hui ils avaient depuis longtemps été gagnés. L'avenir ? Silence.
-Rachida Dati préfère parler du Lech Walesa de Gdansk, de Solidarnosk, de Mandela, de Zola, du féminisme, un peu de son papa, ouvrier verrier chez Saint-Gobain, membre de la CGT. et pas du tout de son ambition qui la poussa à sonner aux portes des hommes de pouvoir, et de se rappeler à Sarkozy, fraîchement élu : comme le "Et moi ?"de Ségolène Royale en 1981 à Mitterrand...
-Arnaud Montebourg entre Edgar Faure et PMF, Pierre Mendès-France fait le grand écart et a besoin de l'onction PMF pour exister politiquement au PS. Il recevra l'onction...
-François Baroin n'a pas de mentor intellectuel, pas de grands anciens, mais des contemporains puisés à la tête de l'Etat comme Pompidou le Lettré et Chirac le populaire corrézien qui lui a ouvert et tracé la route.
-Pierre Moscovici l'admirateur de Léon Blum.
-Valérie Pécresse, l'admiratrice d'André Malraux que son père soigna et qui l'appelait, comme toutes les autres petites filles :"mon petit chat". Pour lui, grâce à lui, elle dit être entrée en politique...
-Manuel Valls, avec sincèrité ouvre grandes les portes de son intime... Les quelques pages que lui consacre l'auteur pourraient le décrire tel qu'il est, un homme indépendant, libre, formé à travers les vicissitudes de la guerre civile espagnole que connut et dont témoigna son père, le peintre Xavier Valls, le refus des totalitarismes, dont le totalitarisme communiste. "Ne pas être enfermé dans un parti, dans une pensée politique." Un homme en mouvement comme Malraux.
-Marine Le Pen, Gaullienne, Jeanne d'Arcquienne, gardienne du foyer.
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Hermès

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