jeudi 28 mars 2013

Le gouvernement socialiste français contre la langue française !

"Jusqu’à présent, en France, dans les universités et les grandes écoles, les cours étaient dispensés… en français. Cela paraît tomber sous le sens mais cela pourrait bientôt changer. L’article L.121-3 du Code de l’éducation dispose en effet que la langue de l’enseignement supérieur est le français, sauf cas très précis: enseignement des langues étrangères ou cours donnés par des professeurs étrangers invités. Un projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), examiné en Conseil des ministres le 20 mars, lèverait cette obligation ou du moins introduirait des exceptions si larges que les établissements d’enseignement supérieur pourraient dispenser leurs cours dans n’importe quelle langue. Autant dire qu’en peu de temps, sous prétexte d’attirer les étudiants étrangers, l’anglais prendrait le pas sur le français dans les facs.
Depuis un mois, l’écrivain Frédéric Werst a envoyé des courriers tous azimuts pour mettre en garde contre le danger d’une telle mesure. D’autres romanciers comme Eugène Greens et Olivier Rolin et Henry Zaphiratos le soutiennent. Il a écrit notamment au Secrétaire général de l’Académie des Inscriptions et Belles lettres. À son tour, l’Académie française a publié le 21 mars une déclaration très claire qui «demande instamment au législateur de renoncer à introduire dans la loi une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans l’université». L’Institution, qui a pour vocation de veiller sur la langue française mais qui n’est pas sourde aux réalités, précise: «Sans nullement méconnaître les nécessités des adaptations et de l’ouverture aux langues étrangères, le principe constitutionnel selon lequel la langue de la République est le français ne doit souffrir, dans le domaine de l’enseignement supérieur, que des exceptions rigoureusement justifiées et précisées, donc limitées.»
Hasard du calendrier ou cynisme ? Le 20 mars dernier, Journée internationale de la Francophonie ,Mme Fioraso présentait devant le conseil des ministres son projet de loi, dont une disposition prévoit de faciliter considérablement l’emploi de l’anglais, en lieu et place du français, dans l’Université française.
Ce projet de loi est d’abord hypocrite, puisqu’il évoque la possibilité d’enseigner en «langue étrangère», alors qu’on sait bien que c’est l’anglais que désigne cet euphémisme.
C’est un projet de loi inopportun, dans la mesure où des dérogations existent déjà, qui permettent aux écoles supérieures de dispenser une (grande) partie de leur enseignement en anglais. Comme le fait justement remarquer l’Académie française dans sa déclaration du 21 mars, ce qui était jusqu’ici une exception risque de devenir la règle.
C’est un projet de loi injurieux pour les pays de la Francophonie et pour les francophiles, et en particulier pour les nombreux étudiants francophones qui désirent étudier dans notre pays, et ne le peuvent pas à cause de notre politique restrictive en matière de visas.
C’est un projet de loi anti-républicain, puisqu’il porte atteinte au principe constitutionnel selon lequel le français est la langue de la République.
C’est un projet de loi antidémocratique, parce qu’il amènera inévitablement, à plus ou moins long terme, la fermeture de certaines filières en français, et que des étudiants français ou francophones seront donc pénalisés.
L’argument de la ministre est que cette disposition permettrait d’attirer en France les meilleurs étudiants étrangers. Mais cet argument est fallacieux pour deux raisons. D’abord, les meilleurs étudiants qui souhaitent suivre un cursus en anglais continueront à aller, par priorité, dans les universités anglo-saxonnes. Ensuite, comment considérer qu’un étudiant ne sachant que l’anglais serait «meilleur» qu’un étudiant sachant l’anglais et aussi le français?
Il y a bien d’autres moyens de rendre l’Université française plus «attractive» que de sacrifier la langue française. L’École centrale de Pékin, par exemple, dont l’enseignement est trilingue chinois-français-anglais. Là se trouve réellement la réussite française que Mme Fioraso devrait promouvoir.
Il faudrait être résolument moderne, dit-on, cesser d’être soi pour exister, s’adapter à la «réalité»? Mais la réalité, c’est aussi que le nombre de francophones ne cesse d’augmenter dans le monde entier. Certaines projections démographiques parlent de 700 millions, voire d’un milliard, dans quelques décennies. Le déclin de la langue française est un mythe, voire, chez quelques-uns dirait-on, un souhait.
Préserver le statut du français dans l’Université française est l’affaire de tous, au-delà des appartenances politiques. Et menacer ce statut ne fait pas partie du mandat que les parlementaires ont reçu du peuple français, qui, dans sa grande majorité, n’en doutons pas, reste attaché à sa langue."
pcc.Hermès

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