mercredi 24 octobre 2012

Lettre d'Athènes à propos de Papandreou professeur à Harvard ....

Athènes
«Comment détruire votre pays en dix leçons, les Américains ont tout compris». Voilà ce que l'on peut lire sur la Toile dans la langue d'Homère. Les internautes grecs s'enflamment en apprenant la nouvelle occupation de Georges Papandréou: enseignant à Harvard. L'ancien premier ministre grec, toujours député socialiste au PASOK, a commencé une série de séminaires sur la crise politico-économique à la prestigieuse université américaine.
Si les étudiants semblent se ruer vers les cours de Georges Papandréou, le ton à Athènes est bien moins euphorique. La classe politique, tout comme l'opinion publique, s'étonne de son salaire, 46.000 euros par mois. Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont acerbes: «Est-ce que Harvard est encore une faculté réputée ou est-ce devenu un simple BTS pour politiciens qui ont échoué?», «Il est plus difficile d'être étudiant que professeur à Harvard» ou encore «enseigne-t-il comment mourir de rigueur ou comment soigner sa moustache?». D'autres, comme le site Internet Greekpayback, publient une photographie d'un jeune chômeur, brandissant une pancarte en anglais: «Aidez-moi, mon professeur à Harvard était Georges Papandréou, je n'ai pas d'avenir».
L'ancien premier ministre est tenu pour responsable, par la majorité de la population, saignée à blanc par la rigueur, de la mise sous tutelle de la Grèce par l'Union Européenne et le FMI. Il est même accusé d'être celui qui a fait sombrer le pays dans l'austérité la plus injuste. Lors de son premier cours, Papandréou a avoué à ses étudiants qu'il savait que la cure de rigueur infligée à son peuple n'aboutirait pas. Au moment où l'actuel gouvernement de coalition vient de trouver un accord sur un énième plan de redressement budgétaire, nombre d'observateurs estiment que le «professeur Papandréou», a bel et bien perdu une réelle occasion de se taire.
Par Alexia Kefalas in LE FIGARO

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