"Elle était partie avec ses parents, l’intermède de D. était terminé. Ces jours où je pédalais à toute vitesse pour tenter de l’apercevoir à la sortie de son collège. La ville tout à coup était vide, et somptueuses étaient ses avenues de merisiers roses sous un soleil éclatant. Je n’entendais pas Paul qui tremblait pour nous, pour ces péchés que nous pourrions commettre. Mais c’était irrésistible dans la pureté de ce sentiment si fort, si puissant qui me conduisait vers elle. J’avais le feu dans l’esprit, dans le corps. Toutes mes études tournaient autour d’elle. Je la voyais en Bérénice, en Chimène, et je lisais en cachette les poèmes d’amour de Ronsard, de Villon, de Verlaine. J’en écrivais. Je les cachais. Je priais avec ferveur pour elle parce que Livia m’avait dit que son amie était d’une famille protestante."
-Extrait de "Tendre est l'amour"-Henry Zaphiratos - © 2010-
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire