dimanche 20 février 2011

Bratislava, de François Nourissier, Grasset Edit.1990, 238p.

Lorsqu'on pense que François Nourissier était considéré comme le "pape" des Lettres françaises, et qu'il a régné pendant trente ans sur elles, on comprend, à la lecture de ses textes, la décrépitude où celles-ci sont tombées. Je viens de refermer son bouquin "Bratislava", après avoir lu son "A défaut de génie" que j'ai analysé par ailleurs. C'était un jeune Rastignac des lettres, qui a réussi à diriger des sociétés d'Editions,à recevoir des prix etc. à se faire balader à travers le monde de salons en conférences, mais lorsqu'on lit ses textes on reste pantois.Il savait qu'il n'avait aucun génie, d'ailleurs, il l'a écrit, c'était une sorte d'imposteur de la grande littérature. Et en plus il portait un regard de petit-bourgeois étriqué, jaloux, et surveillait son pré carré pour empêcher qu'on ne le dégommât. Un critique a écrit de son style que c'était un "robinet d'eau tiède". Si on y ajoute le mépris dans lequel il tenait sa vie d'enfant, le regret qu'il dût "apprendre" ce qu'était que le beau dans les décors de la vie, le ton avec lequel il parle de sa mère mourante. Allant avec la Croix-rouge catholique en Palestine, au Caire, tout jeune homme, il n'a eu aucune émotion pour les paysages, l'esprit des lieux, rien. C'était les personnalités du lieu qui l'intéressait, et Massignon principalement, ça faisait plus chic, plus snob, grand intello...

C'est triste de découvrir que peut-être la littérature est passée à côté de grands auteurs à cause d'un maître de l'édition, d'un pape, somme toute qui savait ce qu'il valait.
4/20
Hermès

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