dimanche 13 février 2011

Rosa Candida, roman de Audur Ava Olafsdottir, traduit de l'Islandais par Catherine Eyofsson, Zulma Editions 2010

Un extrait : la réflexion du personnage principal, le jeune Amljotur, qui vient de mettre enceinte l'amie de son copain : « Je suis bien obligé de me demander comment deux personnes, qui ne se connaissent pas, ont pu faire pour fabriquer un enfant aussi divin dans des conditions aussi primitives et inadéquates que celles d’une serre. Il s’en faut de peu que je n’éprouve du remords. Plein de gens ont tout juste, se courtisent de manière constructive, accumulent peu à peu les biens du ménage, fondent un foyer, ont la maturité nécessaire pour résoudre leurs différends, paient leurs traites à échéance et n’arrivent quand même pas à fabriquer l’enfant dont ils rêvent. » C'est le genre de réflexions faussement naïves dont l'auteur truffe le livre.
"Rosa Candida", le titre du livre, est le nom latin d’une fleur, une rose à 8 pétales que la mère, qui l'a cultivée dans sa serre, confie à Amljotur, son fils, avant de mourir dans un accident de la route, par un ultime appel de portable.
Le jeune homme abandonne alors son père "octogénaire" et son frère "autiste" et s'en va dans un ermitage en ruine où vit un vieux moine cinéphile. Là, il tente de cultiver ses 3 boutures de Rosa Candida, et retrouve Anna, l'amie du copain avec qui il a couché, et à qui il a fait une petite fille.
Extrait : «Je suis en plein milieu d’un torrent en crue, dans la spirale du tourbillon et je ne vois plus la terre, il est clair qu’en vingt-deux ans je n’ai rien appris.» On sent que l'auteur est là, dans le jeune homme, et que celui-ci par l'effet de la substitution n'est plus lui-même.
«Je n’ai jamais été doué pour prendre des décisions irrévocables au point d’exclure toutes les autres options. En tout cas, pas quand il s’agit de personnes et de sentiments». Il dit cela, mais se contredit car il a bel et bien abandonné son père de 80 ans et un frère infirme.
Puis viennent des réflexions de l'auteure sur la mort. Celle-ci découvre que la naissance est liée à la mort. Et elle s'étonne à travers une réflexion de son personnage que(Extrait) «... à la faveur d’un instant d’inattention, se trouver dans la situation d’avoir involontairement un enfant avec, pour ainsi dire, l’amie d’un ami et que la petite personne qui tient un demi-biscuit dégoulinant à la main est le fruit d’un pur hasard, qui vit désormais sa propre vie.» Ce qui existe n’existait pas, ce qui existe pourrait donc ne plus exister. La vie est un passage." Puis le personnage tente de comprendre Anna, la mère de sa petite fille, et il s'en ouvre au moine, Frère Thomas, (extrait) : "...il vient vers moi et me tend la cassette : “Tu pourrais apprendre pas mal de choses sur la vie sentimentale des femmes en regardant Antonioni”». Conclusion c'est par un film d'Antonioni et un moine cinéphile que le jeune homme va comprendre les femmes !
Un texte médiocre et mal traduit.
Il y a un océan littéraire entre ce livre, et le chef d'oeuvre d'Ivan Bounine "La Vie d'Arséniev" qui raconte aussi la découverte de la vie par un jeune homme.

8/20
Hermès

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