dimanche 19 janvier 2014

La Grande Vie,de Christian Bobin, Edit.Gallimard 144p. 12,90€ - La poésie massacrée

L'auteur reçoit le choc de la beauté par les poésies, les écrits ou les tableaux de grands écrivains ou de grands maîtres... il les cite, leur parle, exprime ses émois, y tire son inspiration du tout et du rien de la vie de tous les jours. On aurait pu avoir de très beaux textes,malheureusement le résultat est bien en-deçà de l'ambition... 
Je n'ai pas tout lu, car le livre ne paraît que le 6 février, mais les extraits parus dans "Lire" sont consternants. Des mots brutaux viennent interrompre le mouvement de la pensée qui allait se reposant, provoquant un réveil devant la fausseté des images, l'incongruité...
Ainsi, je cite :" Vous revoilà (Marceline Desbordes-Valmore). Intacte et régnante par votre coeur en torche." ..."Si je vous vois en rose c'est parce que cette couleur n'entre jamais en guerre et semble toujours au bord de défaillir dans l'invisible."..."Vous lire, c'est regarder le poitrail de l'oiseau qui se gonfle, vous savez, cette joie atomique qui lui monte à la gorge juste avant de chanter."..."La voix de mon père avait quelque chose de la croûte d'un pain chaud."...
                     "La bouche de la lectrice (Vermeer de Delft) est entrouverte. Elle boit le petit lait du ciel."
                   "Premier jour du mois de mai. En ville des pauvres vendent du muguet.... Le commerce des brins de muguet est une forme divine de la mendicité."
                     "C'était à Lille, ville dont les briques rouges m'avaient ému comme la vision d'un bébé montrant ses muscles."    
                 "Quand je pense aux gens que j'aime et même à ceux que je n'aime pas, quand j'y pense vraiment, les bras m'en tombent."  etc.
Fin de citations.

Hermès   

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