vendredi 4 mars 2016

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle. de Jean d'Ormesson, Mémoires, Gallimard 451p. 22€50

Jean d'Ormesson fait le panégyrique de Jean d'Ormesson. A l'aide d'un jeu de questions réponses, le Moi et le Sur-Moi dialoguent pour permettre à l'auteur de raconter sa vie. Extraverti, heureux de vivre, joyeux et espiègle il se raconte avec délectation. Une vie de rêve, un monde enchanté. Naître dans une famille cossue et connue, dans un château célèbre, faire la Rue d'Ulm, sortir de Normale Sup. côtoyer des condisciples de la medium classe, socialistes, radicaux, admirer les grands hommes, rêver comme tout jeune ambitieux d'un destin fabuleux, croiser dans la rue un Président d'un Comité pour les Sciences Sociales etc. attaché à l'UNESCO, être engagé, passer 40 ans en gravissant les échelons, rentrer au Figaro, dont le beau-père fut l'actionnaire principal, "mettre à la porte" ses copains Bernard Pivot et Jean-Marie Rouart, retrouver Bernard Pivot à la tête d'Apostrophe etc. et y être invité une vingtaine de fois pour promouvoir ses livres, nager dans le bonheur de fréquenter tout le monde littéraire, politique Gauche-Droite toute sa vie, courir le monde en Première classe, rencontrer les "sommités" du moment de tous les pays etc. et le raconter en mêlant le passé au présent, l'anecdote au moment historique, comme dans une conversation à table entre la poire et le fromage, ravi de se raconter, de raconter son savoir encyclopédique, parfois mondain, littéraire...  enfin vivre des moments "exceptionnels" à une place exceptionnelle, et le faire savoir urbi et orbi... en bon communicant, comme un m'as-tu vu... people, et ravi de l'être.
Un livre énumérateur. Jean d'Ormesson a le style journalistique et le contentement de soi. Son bonheur suprême : rentrer dans La Pléïade, pour figurer à côté des dieux de la littérature...
Il y est.

Reste que "Je dirai..." n'est qu'un florilège de lieux communs, de clichés, de réminiscences historiques pour épater le bourgeois et les dames patronnesses qui achètent ses livres pour ses yeux bleus, afin de le faire savoir, mais ne le lisent pas.

Hermès

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