Morgan Sportès avait déjà écrit un livre du même calibre intitulé "L'Appât", l'histoire de ces jeunes gens de Passy-Auteuil qui veulent monter une boîte de fringues aux Etats-Unis et qui pour ce faire appâtent par une jolie fille un brave bourgeois qu'ils dépouillent et tuent. De ce fait-divers Morgan Sportès a tiré un roman terrifiant, et Bertrand Tavernier en tiré un film. Film détestable,roman détestable.
Aujourd'hui avec le fait-divers horrible de ceux que l'on a appelé le "GANG DES BARBARES", Morgan Sportès a tiré un roman qui plonge dans l'enfer. C'est de la même façon d'opérer : une jolie fille appâte un jeune homme, lui tend un piège, ses complices se précipitent sur lui, l'enchaînent, violence pour soutirer de l'argent et meurtre... Morgan Sportès a voulu faire un bouquin style thriller americain, aussi pour décrire l'atmosphère part-il de la banlieue, des parents immigrés qui ont quitté leur pays d'Afrique pour une "vie meilleure", ont des enfants, ne savent pas comment les éduquer, les laissent vivre à leur guise, grandir à leur guise, vivoter à leur guise entre une école sans enthousiasme, un trottoir jonché de fleurs d'hypnose et l'autre côté du "Périf" où la vie "française" se déroule réellement avec ses codes, ses amitiés, ses cafés, ses cinémas etc. Le rêve de la vitrine fastueuse d'un "Noël" illimité.
Mais ces jeunes veulent, comme dans dans "l'Appât", "Tout, tout de suite" en se servant de la technique du "cheval de Troie" que l'on glisse dans la place pour la prendre. Ils se haïssent à travers une hiérarchie de caïdat, et parfois : Extrait page 39 : "(Yacef) L'islam avec lequel il renoue est, faut-il le dire", très particulier, car se conciliant très bien avec le gangstérisme". (fin de citation).
Les autres vont braquer, tuer, mais savent qu'ils sont dans le "mal", qu'ils font le "mal", là, non. Ils ont une sorte de "haine sanctifiée".
Toute cette histoire se terminera comme on le sait par le meurtre d'un malheureux jeune homme parce qu'il était juif.
Un docu-fiction criminel, déjà narré dans la Presse,mais recoupé, analysé, replongé dans son contexte. Il ne s'agit pas, à proprement parlé, d'une oeuvre de création littéraire, d'une fiction avec des personnages inventés.
L'auteur a voulu suivre l'exemple des auteurs américains comme Truman Capote, Bret Easton Ellis etc. mais ici, son bouquin prend une dimension nouvelle avec la peinture d'une adolescence, d'une jeunesse à la dérive, l'absence de repères moraux, civiques, l'effondrement des valeurs de l'école, la soumission aux enfants ou l'indifférence des parents.
L'écriture est simple, journalistique, avec un côté démonstratif. L'événement ne naît pas de l'écriture, mais l'écriture sert à l'expliquer, l'interpréter.
20,90€ pour de la déprime.
Triste.
8/20
Hermès
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