Le roman de l'Indochine, de Patrick Jeudy, documentaire sur FR 3 TV

France 3 a diffusé ce soir "Le roman de l'Indochine" de Patrick Jeudy, un vrai "roman" de ce que l'on peut appeler ce qui fut l'épopée indochinoise des Français. Un vrai salmigondi d'images, de propos, de commentaires, d'histoires plus ou moins vraies, plus ou moins fausses, de régions mélangées, de films passant des années d'avant la guerre de 1914 commentés comme si l'action de déroulait en 1938 ou 1954 etc. Une vraie salade russe, avec les "rêveries" intello des Français d'un monde "perdu" d'opium, de trafics, de putes, d'exploitation des hommes, un mélange des Khmers d'avec les Vietnamiens, avec les Laotiens, les peuplades des Moïs du sud mélangées aux Meos du nord etc. Un pastis pas croyable qui situe le Col des nuages près du Mékong laotien alors qu'on le visite entre Tourane-Danang et l'ex-capitale impériale Hué etc. La brave femme française qui a eu une concession près de la mer, qui s'attelle comme un buffle pour faire pousser son riz puis ouvre une école pour les orphelins et les petits français etc. qui ressemble, en exagération dingue à la mère de Marguerite Duras, Mme. Donnadieu... Vraiment un film d'une superbe connerie mais qui a l'avantage fabuleux d'exister dans la vérité des images, des gens qui fuient les Viêtminh, qui vivaient "heureux" dans un monde qui se développait économiquement à la vitesse grand V, un monde que l'on voit sur les images où tout était mélange et non ségrégation. Monde de campagne, de buffles, de rizières, de montagnes, ou l'hévéa n'était pas cultivé au Nord comme le raconte en ânerie le commentateur, mais au Sud, dans le royaume du Cambodge et en Cochinchine etc.
Et ce mélange des danseuses cambodgiennes des années 1920, avec un commentaire anachronique... Mais ce n'est pas grave... Il y a les images COLORISEES, et cela rend bien l'atmosphère, la jeunesse des hommes du Corp Expéditionnaire, leur idéal, leur fraternité, leur courage... Ces blessés qu'ils ramassent, portent, soignent... Mêmes les malveillants propos des commentaires tombent dans le néant devant la splendeur de ces pays, de ces peuples, de ces jeunes hommes...
Une phrase superbe conclut ce voyage dans le Temps : "Les plus beaux monuments de l'Indochine ce sont les âmes."
Tout le monde peut les découvrir aujourd'hui en allant au Viêtnam, au Cambodge, au Laos...
Henry Zaphiratos