vendredi 9 avril 2010

La petite fille au bord du chemin ou La Salangane, H. Thano & MT.Haberlay,Htz-Athena Edit.190 p

Il y a des livres qui portent eux une puissance d'évocation qui laisse longtemps dans l'esprit une trace de feu. Ce livre est de ceux-là. C'est l'Asie. On découvre les grandes villes aux quartiers calmes, écrasés par le soleil, aux immeubles baroques coloniaux, aux quartiers grouillants de vie (que l'on peut visiter aujourd'hui dans le calme), la campagne luxuriante, aux rizières parfumées, aux piqueurs de riz qui chantent en choeurs, la mélopée des filles répondant à celle des garçons. Tout semble calme, paré pour une vie sûre, tranquille. Et soudain dans ce calme, cette tranquillité qui semblent voués à quelque "éternité", éclate les fracas de la guerre, et dans le vide créé par la disparition de la paix civile,l'arrivée des tueurs, le malheur. C'est le désespoir et la fuite. Mais le piège se referme. Des enfants sont perdus dans la tourmente. Des jeunes innocents sont assassinés, sacrifiés sur l'autel des idéologies. Les pirates surgissent de nulle part. La petite fille du récit qui a vécu l'exécution terrifiante de ses jeunes cousins, va mourir. Elle est confiée alors, en cachette, à un monastère bouddhiste en ruine, perdue dans la jungle. Là, elle réapprend à vivre, à sortir de ces visions de cauchemar, dans une grande leçon de vie, d'espérance.
Il y a des enfances, des adolescences, des jeunesses protégées, mais il y en a d'autres qui sont menacées. Les enfants partout peuvent être les victimes innocentes des guerres, des massacres, ou des "dommages collatéraux" comme on dit pudiquement.
Ce livre semble avoir été écrit pour eux.
C'est une oeuvre forte, un témoignage émouvant et terrible, qui devrait être dans toutes les bibliothèques.
Hermès

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