samedi 24 avril 2010

L'Absence d'oiseaux d'eau, roman d'Emmanuelle Pagano, P.O.L. 298p. 18€2010

La narratrice s'adore. Elle est folle d'elle-même, et à chaque page de ce livre se contemple dans son miroir, lisez l'écran de son ordinateur. Elle s'aime tellement qu'elle dialogue avec l'autre elle-même, qui est l'homme qu'elle crée et avec qui elle croit correspondre et vivre. Mais en fait, il n'y a que des écrits, les écrits de ses phantasmes qu'elle dépose sur son disque dur. L'homme que ses rêves créent est un écrivain, dont elle connaît par coeur le corps et dont elle ne découvrira le visage qu'à la fin de ses "lettres", en tournant les pages d'un magazine littéraire.
Le monde de la narratrice ? Trois enfants de trois pères différents, enfants qui la gênent, un mari qu'elle ne "touche" plus et va voir ailleurs, et qui d'ailleurs à la fin "disparaitra" de son univers. Tout le livre tourne autour de l'homme créé de toutes pièces sur l'écran de l'ordinateur, et qu'elle imagine voir par le webcam, alors que c'est elle qu'elle voit, comme dans la chanson de la Castafiore :"Je suis si belle en ce miroir!". La narratrice assouvit sa soif d'amour physique dans l'imaginaire. Ce qui est étrange c'est qu'il n'y ait pas d'"ailleurs", pas de transfiguration par l'amour, pas d'envie d'être ensemble pour découvrir, jouir, aimer. Ses idées sombrent dans le banal. Ce qui est déprimant, c'est que la narratrice n'a aucune imagination, et se répète le long de ses 298 pages ! De redite en redite c'est épuisant !
Ce petit bouquin est tout juste un recueil de textes autour de phantasmes.
Style ordinaire.
Hermès

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