jeudi 1 avril 2010

La scène de Maryline Desbiolle, Le Seuil,120p 15€, 2010.

"Tu parles d'une histoire, on ne sait pas quoi faire avec ce truc bien trop grand pour nous..."(page 113) C'est exactement ce qu'il convient de dire de ce petit bouquin littérairement prétentieux. C'est le genre de livre à faire fuir les amoureux de la langue française. Comme le disait je ne sais plus quelle écrivaine de chez Frédérique Taddeï, passant son temps dans les avions à visiter les Alliances françaises dans le monde qui se vident, les adorateurs du français sont dépités et fuient.
Le Salon du livre qui ferme ses portes enregistre déjà 10% de visiteurs de moins que l'an passé, et les fans sont là aux 3/4 pour les auteurs étrangers, traduits (Paul Auster, Salman Rushdie etc.)
Mme Desbiolle qui n'a rien à dire, mais veut à tout prix écrire, vaticine dans son passé, dans celui de ses grands-parents savoyards et italiens de Finale Ligure, à travers des photos, de vagues souvenirs. S'y entremêlent des jambes qui se cherchent, deux jeunes scootéristes qui se tuent dans un accident, des repas de ONZE hommes, pas douze, si ce n'est par la présence d'une jeune femme, pas Treize, pensez donc "la Cène" avec le Christ ! Mais vous savez il y a de la "culture" comme on dit au pèquenot: et vas-y que je te cite Véronèse, Dirck Hals, Vallotton "Dîner, effet de lampe" 1900, Oskar Schlemmer pour son sombre "Tischgesellschaft" pour la Cène,puis Bacon, Goya, Soutine pour le bifteck bien saignant, même Porcinet, le copain de Winnie l'Ourson est là. Et cela au milieu d'une mémé qui va se brûler en brandissant un marmot, d'un pépé rageur, d'un beau "prince du désert" qui surgit(à la fin pour le "Happy End") dans un vernissage et avec qui la narratrice va plonger dans la mer avec des petits poissons.
Le premier chapitre avec la théorie Mathématique des ensembles de Georg Cantor laissait augurer quelque livre charmant sur l'intersection, l'union, l'inclusion en... littérature. Mais non ce n'était pas ça. Mme Maryline Desbiolle a écrit un petit livre de souvenirs pour sa famille en pataquès, c'est un exploit.
Le publier est ridicule.
Hermès

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