dimanche 21 novembre 2010

L'Empoisonneuse d'Istanbul de Petros Markaris, traduction de Caroline Nicolas, Seuil Edit. 292p. 2010. Voyage sur le Bosphore

Virage à l'Orient toute ! Avec ce polar c'est la découverte d'Istanbul, autrefois appelée Constantinople, la seconde Rome, la ville créée par Constantin-le-Grand au IV° siècle près d'une autre cité antique grecque, Byzance, qui donnera son nom à l'empire romain d'Orient qui deviendra l'Empire Byzantin...
Voilà, nous sommes en plein dans l'Histoire avec ce roman. Le commissaire Charitos en balade avec sa femme sur le Bosphore se trouve enquêter sans le vouloir sur une série de meurtres au fameux fromage "féta", enrobé dans une célèbre pâte feuilletée, délice dénommé TYROPITA. Une vieille femme de 90 piges poursuit de sa froide vengeance ceux qui l'ont fait souffrir dans son adolescence. La Tyropita est un met qui se mange froid.
Cela permet à l'auteur de nous trimbaler à travers tout Istanbul-Constantinople, à travers ses rues, ses boulevards, ses fronts de mer, des marchés, ses églises, le Phanar, Sainte-Sophie, Topkapi etc. avec un interlocuteur bavard, son épouse grecque à l'excès, son homologue turc qui s'appelle Murat, comme le beau-frère de Napoléon, un groupe de Grecs en vadrouille en pullman, à la découverte du reliquat des millions de Grecs qui peuplaient l'Asie-Mineure, et que les "évènements" de 1921( Traité de Lausanne), la loi turque sur la fortune (Varliki) d'Ismet Inonu de 1942(La Grèce était occupée par les Allemands), puis les "re-évènements" du 6 et 7 septembre 1955, la crise chypriote etc. soit 2.000 "Roums" (descendants de Romains) qui y vivent encore au milieu d'églises, d'écoles fermées, de maisons abandonnées...

Une balade sur fond de désastre qui permet à l'auteur, qui est né à Istanbul-Constantinople, d'intéresser des milliers de lecteurs à travers le monde, tant le récit est bien mené, bien truffé de références historiques, avec un point de vue moderne, tranquille car "la Grèce est dans l'Europe", souligne l'auteur.
Une toute petite remarque pour la traduction : le diminutif du prénom Charalambos, n'est pas "Lambis", mais "Babis" ou "Baby".

Un livre à mettre sous le bras quand on va découvrir ces rives époustouflantes du Bosphore.
Note : 14/20
Hermès

PS. La traductrice Mme Caroline Nicolas me fait observer par mail qu'elle a trouvé "Lambis" dans le texte grec. Alors disons que l'auteur avait honte de ce "Babis" qui fait "Bébé" et qu'il a préféré ce "Lambis". Moi, j'aime bien avec la tradition "Babis" ou "Baby". Hermès-Baby

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