jeudi 4 février 2010

Les Sirènes de Bagdad, de Yasmina Khadra, Julliard Edit. 2006

Un style de "Titi parisien", avec des phrases à l'emporte-pièce, une sorte de "Bigard"
du roman. Un rythme soutenu toujours dans la même veine avec des personnages violents,
passionnés, des événements brutaux, une guerre cynique entre désert, pistes, routes carrossables, et Bagdad en délire.
Partout la mort rôde avec la misère, le fanatisme, l'incompréhension d'un monde pour un autre, les valeurs patriarcales jusqu'à la souffrance de la honte ultime du personnage principal, un jeune bédouin qui lors d'une perquisition brutale d'une unité américaine, voit : je cite " Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d'un poisson crevé... et je vis, tandis que l'honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu'il ne me fallait pas voir, ce qu'un Bédouin authentique ne doit jamais voir -cette chose ramollie, repoussante, avilissante; ce territoire interdit, tu, sacrilège :le pénis de mon père rouler sur le côté, les testicules par-dessus le cul... Le bout du rouleau ! Après cela, il n'y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant..." fin de citation (P.139 de l'Ed.Loupe).
Cette vision le fera fuir de chez son père pour aller le venger à Bagdad, puis Beyrouth, où il sera choisi pour être le "transporteur", pour l'Angleterre, d'un virus mortel. Il n'ira pas jusqu'au bout de son dessein. Citation de Chaker, son ami :" Je vais te dire un secret,mon brave. Garde-le pour toi. Je hais l'Occident comme c'est pas possible. Mais à bien réfléchir, tu as bien fait de ne pas prendre cet avion. Ce n'était pas une bonne idée." P. 399.
Hermès.

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