Commencé hier la lecture du très beau bouquin de Gide « Notes sur Chopin » Connaissances que j’acquiers des différences entre les pianos Erard, Gaveau, Pleyel ; le piano « ouvert », et « fermé », les nuances de Chopin ne jouant que pour le petit comité du salon, comme le clavecin du XVIII°, et non les grandes orgues de Lizst jouant pour des salles de concert. Des rapports entre la musique de Chopin, et les poèmes de Baudelaire. Un livre de pure intelligence.
Le style gidien. Une élégance inattendue.
Le livre se divise en trois parties, en dehors de la préface de Michaël Levinas : Dans la première se trouvent les "Notes sur Chopin" de Gide. Avec délicatesse et persuasion il exprime son amour pour la musique de celui-ci. En dehors des "Polonaises", il demande que le jeu des pianistes soit plus mesuré, plus doux, comme par des "vagues successives" de création continue où la pensée, le coeur, et le toucher soient d'une même inspiration, et loin des expressions fortes, ou rythmées. Il donne des exemples avec des "Préludes", et des "Nocturnes". Effleurer les notes en suivant le rythme du coeur.
La deuxième partie comprend les passages de son très beau "Journal" sur Chopin.
La troisième,le texte de la séquence du film que Marc Allégret, son ami, lui avait consacré, et qui concerne "La leçon de piano à Annick Morice". Leçon qu'il donna un mois avant sa mort, en janvier 1951.
Etrange ce passage de la Vie à la Mort en si peu de temps !
A noter qu'André Suarès détestait la musique de Chopin, la trouvant trop mièvre, trop "féminine". L'article des "Nouvelles Littéraires" du 5 mars 1932, où il se déchaîne est reproduit dans le livre, page 135 et suiv.
La lecture de ces textes est d'un plaisir rare.
Hermès
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