samedi 16 avril 2011

Corps Mêlés, de Marvin Victor, roman, Gallimard-2011, 250p.

Un style flamboyant. Du sang neuf dans la littérature, et ce livre nous vient de Haïti.
On se prend au rythme où écrit l'auteur, avec ce mouvement interne de la pensée et de l'émotion qui font les grands écrivains. Cela se passe après le tremblement de terre d'Haïti, la narratrice,Ursula, après la mort de sa fille, lors du cataclysme de Port-au-Prince, s'en va retrouver le père de la petite, un ancien flingueur de l'époque Duvalier devenu photographe. Un garçon qui a quitté leur village de Baie-de-Henne, pour la capitale. C'est une sorte de cavalcade dans le présent détruit, le passé de l'enfance et de la jeunesse que raconte ce livre. Mais il a un parfum violent, quelque chose qui ressemble à une oeuvre forte, au goût prononcé devant lequel on ne peut pas rester indifférent. On pense à Céline, à Rabelais, à leur style dru, costaud, vibrant.
Extrait : "...j'avais l'air d'une conspiratrice. Ce que j'étais d'ailleurs, étant donné que tout le monde conspire, surtout les politiciens véreux et les amants criminels, puisque nous sommes tous des êtres de mille et une pensées et arrière-pensées cachées au plus profond de nous-mêmes,tant et si bien qu'elles deviennent parfois, au creux de certaines nuits, une armée d'ombres prête à nous manger des yeux..." P.50
Un livre à lire d'un grand écrivain français.
18/20
Henry Zaphiratos
Marvin Victor est aussi peintre. On aimerait découvrir ses tableaux.

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