P. 184 :"J'ai toujours fait l'amour dans le silence le plus complet, non dans ces petits cris coquins sans quoi certaines femmes se croient déchoir,...et avec lesquels, n'est-ce pas, à l'oreille d'un homme, elles espèrent composer le plus beau cantique, le plus beau poème qui soit, le plaisir physique étant parfois le fruit, disait Roseline, d'une certaine forme d'appel au secours, d'expiation, et de chagrin d'enfance, lorsque nos corps tendent vers ce point culminant que le commun des mortels appelle notre septième ciel."
P. 240 :" Au juste, je ne croyais plus en rien, en dehors des songes, l'Etat n'étant devenu que l'ombre de lui-même et l'Eglise, au fil des ans et des régimes politiques(en Haïti), le repaire des bêtes malades, des tueurs à gages, des demandeurs de visas américains brandissant à la face fort mélancolique d'un christ de marbre leurs passeports à la couverture bleu marine frappée des armoiries de la République, et non ce lieu où se déploient les plus beaux chants, les plus secrètes prières et les relents capiteux de l'encens mêlés à ceux de la cire des cierges allumés autour des statues des saints."
Marvin Victor "Corps mêlés"
Lire la critique du 16 avril de ce très beau livre. HZ.
1 commentaire:
Ils se font rares, les livres où l'on parle du corps dans toute sa présence... Vous donnez envie de le lire. merci
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