Bertrand Tavernier a voulu faire un film mélancolique sur la fin d'un monde, la fin d'une vie, celle d'une demeure familiale bourgeoise XIX° que les enfants abandonnent pour la vie de ville, plus tumultueuses et plus chargée d'avenir,celle d'un vieux peintre engoncé dans l'ornière d'une peinture d'atelier, d'une peinture de portrait ou de motif, et qui s'aperçoit que ses amis, Monet, Cézanne... ont opté pour la peinture de la nature et sont devenus les "Impressionnistes", celle d'un monde de guinguettes, de campagne, d'une façon de vivre que le cinéma a beaucoup décrit comme dans "Casque d'or", le "Silence est d'or"," Le déjeuner sur l'herbe" etc. Tout ceci avec vieux tacots, robes début XX°siècle, maison chargée de souvenirs qui vont être abandonnés, jetés par-dessus bord par les enfants, les petits-enfants, les héritages déchirés, mélancolie d'une province que l'on abandonne...
J'ai revu le film à la télé et l'ensemble de la machinerie des poncifs réunis par Bertrand Tavernier m'a sauté aux yeux : La demeure familiale, le vieux peintre quasi abandonné, la visite dominicale de sa fille(Sabine Azéma), de sa soeur, son mari, de leurs deux fils, venus par le train de banlieue, un séjour un peu mélancolique, mais "égayé" par la fille qui emmène son papa dans une guinguette à la Auguste Renoir, au bord de l'eau, la polka un peu forcé des figurants, une jolie photo de Sabine avec son grand chapeau-capeline très 1900, le petit soldat "pantalon garance", la promenade à travers un campagne endormie...etc.
Une musique adéquate avec des violons qui flambent, une photo sans le côté joyeux des tableaux des impressionnistes, tout cela m'a fait un peu bataclan pompier.
C'est un film qui m'a semblé manquer de profondeur, manquer d'âme malgré le talent formidable de Louis Ducreux et des autres acteurs.
Nous sommes très loin de la beauté et de la finesse psychologique de "Dernières vacances" de Roger Leenhardt, ou de la sincérité des films de Yves Robert, de Claude Berri adaptant les romans de Marcel Pagnol.
Hermès
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