Il y a des écrivains héroïques. Mme Blandine Le Callet est de ceux-là. Paraphrasant Kafka, son "Joseph K" et son "Procès", elle s'est lancée dans une aventure intellectuelle d'une grande ampleur avec cette "Ballade de Lila K", en décrivant les tribulations en l'an 2095 de son héroïne, petite fille que la police trouve dans un placard en venant arrêter sa mère, droguée, prostituée et vivant dans une misère physique et morale noire.
Lila sera élevée dans un Centre de rééducation. Puis, jusqu'à sa majorité, sera suivie, attentivement par un professeur Kauffmann, puis Fernand, un jeune homme, puis Justinien etc., sous la surveillance d'un Conseil. En grandissant, elle découvre, avec une gouaille, étonnante pour une enfant qui vit pratiquement cloîtrée et sans contact avec d' autres enfants, un univers style "concentrationnaire",(kafkaïen! nous y voilà !) dans une ville que l'on nomme la Zone, sous le contrôle permanent de caméras de surveillance. Pays où les livres n'existent plus, sinon en cachette, et dont les secrets sont conservés dans des "grammabooks". La Bibliothèque où elle travaille n'est qu'un centre de scannerage des archives. Cependant Lila, sous anxiolytiques, recherche sa mère. Qui est-elle ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tous ceux qui l'entourent en gardent farouchement le secret. Pour une raison fantastiquempent capitale : Lila n'a pas le droit de "savoir"... Alors farouchement elle remonte à la source, et découvre que sa mère se nommait Moïra Steiner. Et en même temps découvre qu'elle est née de père inconnu.
Mme Blandine Le Callet écrit dans un français très "basique". J'ai été parfois gêné, ainsi d'un : "avant que vous partez", qui aurait été mieux en "avant que vous partiez", ou "avant que vous ne partiez".
Les critiques semblent avoir été faites par des "professionnels" qui n'ont pas lu ce livre,(on le comprend, étant ennuyeux à souhait), et ils n'ont donc pu faire le rapprochement entre le "Joseph K" du "Procès" de Kafka, et Lila K.
Astuce dérisoire de l'auteure qui en rajoute avec des vers de Virgile, d'Ovide, et même de Jules César passant le Rubicon : "Alea jacta est"! Il faut ajouter des aphorismes du style de :""La vie est pleine de mystère", n'est-ce pas ?" (so british !)
La lecture de ce livre est héroïque.
Hermès
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