La profondeur de François Mauriac c'était la certitude d'être dans sa chair intensément français, et de réagir avec tout ce que cela comporte d'intransigeance, baigné qu'il était de christianisme plus que de catholicité, d'idéaux de la Révolution et des Lumières plus que d'idéaux monarchiques ou réactionnaires. Le coeur de sa pensée, de ce qui a orienté toute son oeuvre et son action, c'était de peser de tout son poids sur la vie de ses contemporains pour défendre ce qu'il croyait juste. Il a, en lui, été juge de lui-même, juge des autres. Il a refusé ce que sa nature n'acceptait pas, excusé ce qu'il estimait excusable, et beaucoup pardonné, et d'abord à lui-même. Son oeuvre littéraire est au-dessus des textes envoyés à l'Express. Heureusement. Elle vit toute seule, portant sa vision du monde, de son christianisme, de son refus des esclavages, des dominations, des injustices. Il continuait l'oeuvre intense du génie de la Bastille, et il avait l'orgueil de ce qu'il faisait. C'était une "Citadelle" comme la décrivait Saint-Exupéry.
Henry Zaphiratos
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