mercredi 26 septembre 2012

John Hopkins ses Carnets du Nil Blanc, à l'assaut de l'Afrique en BMW R50(500cc) 200 p. Editions Quai Voltaire - 2012

Une jeunesse américaine qui ne fonce pas vers l'Ouest sur la "66", qui ne se drogue pas, qui ne Kérouac pas (On the road), qui ne folk pas, qui ne cherche pas à entrer à Wall-Street, qui ne court pas en Europe chercher le titillement du snobisme en prétendant avoir tout vu de l'art, des villes célèbres etc. Une jeunesse américaine d'avant Woodstock, Hair, la Guerre du Viêtnam... Une jeunesse américaine qui ne se confit pas en "missionarisme" du 7° Jour, du Vingtième Commandement et qui ne se répand pas en costume sombre dans les rues des villes, ne sonne pas aux portes, ne prêche pas la "bonne parole". Une jeunesse américaine qui n'a pas connu la guerre, Pearl-Harbour, la Normandie, la Bataille de la mer de Corail,  de Task Force 38, Okinawa etc. Une jeunesse américaine qui n'est pas celle de "Gatsby le magnifique" ou du "Dernier Nabab", d'"A l'Est d'Eden, de "La Fureur de vivre", de "Graine de violence" , le "11 Septembre" etc... tout en étant celle de Princeton N.J., des "Date", des cours suivis...
Non, mais une jeunesse américaine qui fonce en BMW R50 dans les déserts de l'Afrique, de la Tunisie, en passant par la Libye(pas encore Kadhafi), nous sommes en 1961, l'Egypte misérable, une Alexandrie d'où Nasser a chassé les Français, les Anglais, les Italiens, les Grecs... tout ce qui faisait le "Quatuor d'Alexandrie" ou "Jours d'Alexandrie", la merveille cosmopolite de l'Egypte... Une jeunesse américaine qui affronte le sable, le vent du désert, les nuits glaciales, les jours brûlants, qui remonte le Nil en le redescendant vers le lac Victoria, en passant par Khartoum ou les deux Nils se croisent, le Nil bleu venu des plateaux d'Ethiopie et le Nil blanc venant du Sud., une jeunesse qui remonte le fleuve sur un bateau à aube le Marra, poursuivi par des crocodiles, en plein dans une nature verte, marécageuse, fangeuse après l'âpre aridité des déserts, des nuits étoilées, du citron que l'on suce pour couper la soif... l'accueil des peuples de 1961, étonnés,surpris par ces deux martiens en BMW R50, qui crêvent leur pneu, dont l'un, l'intello, est malade, des trains de quatrième classe en banquette de bois surchauffés etc...
Voilà un bouquin à lire dans toutes les universités, pour tous les candidats au Quai d'Orsay, et même pour les politiques, les ministres, les Présidents... Peut-être comprendront-ils un peu mieux l'Afrique, le monde; A lire si l'on aime les récits d'aventure, de jeunesse...
Du temps où la décolonisation était en train de se faire... où les Etats-Unis (F.D.R.)poussaient à la roue pour qu'elle soit plus rapide... ouvrant les portes aux dictatures communistes et autres(Ouganda Idi Amin Dada). Du temps de l'étonnement devant une nature sauvage, des peuples divers, inconnus...
John Hopkins a suivi le journal de son périple, décrit ses réflexions... avec force et talent...
Quelques erreurs véniels... Islam ne veut pas dire "paix"(Salam) mais Reddition-Soumission (page 116). Les cités antiques comme Leptis Magna etc. ont été saccagées et détruites par les envahisseurs...
La fin du livre sombre dans le banal, avec un hôte timbré, face au mont Kénya de 5.199m enneigé. Le rêve prend fin devant un Orient qui disparaît...
Un livre à lire et à méditer.
La BMW 50C est une sacrée moto !
15/20
Hermès

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