La vente des livres est un commerce comme les autres. Il faut "vendre". Et tous les moyens sont bons : publicité, marketing, passages à la TV, recommandations dithyrambiques. Le "produit" doit être valorisé, mis en exergue. Et quand ça prend c'est le triomphe du business. Ces "produits" remplissent les étals des librairies, des super-hyper-marchés. Les librairies indépendantes se regroupent avec plus ou moins de bonheur. Les grands groupes, ogres des temps, observent, puis entrent dans la danse et avalent. Chapitre. com avalé par un géant allemand, a grignoté l'ensemble Privat. On dit qu'il y a imposé ses méthodes de vente. Vachement bien si, éditeurs ou auteurs, on est dans le bal ; sinon... cela ne change rien. L'auteur confidentiel, qui n'a pas "éclaté", est repoussé au bord de la table de présentation jusqu'à tomber dans le précipice de la corbeille à oubliette. Et, des libraires qui avaient leur préférence pour un tel ou un tel, se retrouvent carpes muettes devant les grandes machines "lectorales". Et c'est très bien ainsi. Le clivage dans le Lectorat va s'accentuer entre les LISEURS et les LECTEURS. Les premiers vont remplir leur sacs dans les supermarchés et les "grandes librairies" de bouquins à la mode, les autres vont renifler les vapeurs odorantes des pages qui leur conviennent. Les uns vont s'endormir au bord de gouffre de vacuité, les autres vont s'éveiller à des mondes nouveaux. Cela a toujours été ainsi. Le miracle parfois s'accomplit de la rencontre entre le bouquin vivifiant et le succès de librairie. Alors, là, c'est le triomphe pour tous. J'écris tout ceci parce que j'apprends par le Nouvel Obs.(Marc Dugain) qu'Isabelle Desesquelles, romancière sensible, qui dirigeait la célèbre et centenaire librairie Privat, à Toulouse (que le groupe allemand de Jörg Hagen a rachetée en 2005) était triste de son départ de cette boîte, car elle ne pourra plus "aider" les auteurs qu'elle aime comme Marie Ndiaye(entre nous, douce rigolade, quand ont sait que celle-ci a eu le Prix Goncourt ! Qu'est-ce qu'Isabelle pouvait lui apporter de plus ?) idem pour Jean-Paul Dubois!(re-rigolade pour cet autre prix Goncourt!). Mais je me souviens très bien, par ailleurs, qu'étant allé chez Privat pour acheter un roman de Jean Giraudoux, m'être heurté au silence des vendeurs, de leur listing. Il y avait bien les "scolaires" théâtres de Giraudoux, mais de ses romans, aucun. De plus, mes livres ! (je ne suis pas un auteur connu) étaient relégués dans la soute à bagages de la librairie Privat. Alors, les émois d'une directrice de Privat qui quitte son poste, et dit qu'elle "croyait à la vertu du temps, qui finit par récompenser les beaux textes aux tirages confidentiels, et voyait sa librairie comme « un lieu où le texte, né d'un tumulte intime, puisse respirer un peu », ça fait rire.
Jörg Hagen a préfèré la remplacer par « une caissière ».
Les livres ne s'en porteront pas plus mal.
Henry Zaphiratos
2 commentaires:
J'ai été amené à faire des recherches sur le Net car je possède depuis peu par succession un tableau sur toile grand format daté de 1997, de votre fils Cyril. Je connaissais à peine Cyril seulement par l'intermédiaire de mon fils F. C'est ainsi je fais votre connaissance entre autres en vous lisant dans "lecture pour tous".Je suis émue en lisant vos commentaires et particulièrement celui de "liseurs ou lecteurs .."
Je pense que vous seriez intéressé
par le blog suivant, celui de
Michel POTAY sur le thème "Le silence des medias" notamment
sur le marché du livre.
C'est aussi votre ton et la distance que vous avez avec
les choses de la vie qui me font penser que connaître Michel POTAY
(âgé de 81 ans) vaut le détour.
Je vous donne ici l'adresse de son
blog http://freesoulblog.net/
Avec respect.
Michel Potay dont fait référence "MAM" est le gourou d'une secte classée dangereuse par la commission parlementaire de 1996 et citée de nouveau en 2005, (la révélation d'Arès). Si il y a silence, c'est qu'il n'y a aucune raison de faire de la pub pour cette personne
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