dimanche 23 octobre 2011

NORD et Entretiens avec le Professeur Y, de L.F. Céline - A propos de son style

Céline aimait beaucoup son style, il était pour lui la découverte du siècle, tout le reste n'était que "chromo", style passe-partout, journalistique. Pour lui, il avait trouvé la pierre philosophale le style "métro", sur des rails, tout le monde en voiture, mais faut pas dérailler, faut garder tout son monde, ses lecteurs, et pour ce, il faut le style du "métro" chaviré, qui se penche, qui fonce... Tout le monde dedans et on ne sort pas. Pour lui tout le reste était foutu, y compris le cinéma. Céline avait la force d'un démiurge, d'un ogre, il "voyait", "vivait" dans un monde fou. Il n'arrivait pas à s'adapter, s'adapter, c'était n'être pas lui-même. Pris dans l'excès, il a vécu l'excès, la folie de l'excès : la guerre de 14, où fringant cuirassé de vingt ans il fut blessé, plus tard il "tourne" pour la SDN, les associations américaines, il voyage, coule même avec le Chella, où il est médecin de bord, au large de Gibraltar, des centaines de victimes... L'horreur quoi, à laquelle il ajoute son anti-sémitisme maladif, cinglé. La Deuxième Guerre Mondiale le met en transe. Dans "Nord", il applique sa formule style "Metro", comme dans "Professeur Y"
la colère, la douleur, la hargne. Parfois on songe à "Kaputt" de Malaparte. Cela fait penser à une époque... Des livres d'une époque...
"Le Voyage..." reste un livre phare pour le style et le rythme.

Hermès

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