samedi 8 octobre 2011

Une femme fuyant l'annonce, de David Grossman, Seuil Edit. 670p. 2011; TORRENTIEL...

Un livre énorme sans aucun chapitre, tout en entrelacs mêlant le passé au présent, dans un grand dessein de brosser les vies de femmes et d'hommes d'Israël, au coeur de ce pays, avec tout ce qui s'est passé depuis la guerre des Six jours, avec des réminiscences, à travers les souvenirs d'une mère juive, Ora, mère méditerranéenne, exhubérante, follement amoureuse de ses fils, Adam et Ofer. Surtout de ce dernier qui lui cache,alors qu'il allait être démobilisé, qu'il "rempilait" pour une opération... Elle décide de fuir la maison d'où il s'est échappé en lui mentant et erre en Galilée avec le père de celui-ci, Avram, qu'elle avait quitté et qu'elle embarque dans cette virée à travers un pays et son passé...
Les scènes avec SAMI, le chauffeur de taxi palestinien sont terribles, basculant entre amitié, abandon et haine. Elle commande même ce taxi pour la conduire avec son soldat de fils avec ses armes au lieu de rassemblement de l'armée... Sami le fait en souffrant...
C'est un livre étrange, qui intéressera ceux qui sont concernés par la vie en Israël, entre guerre et paix, amitié et domination, par la situation de ces jeunes hommes en armes toujours sur le qui-vive, et qui, peuvent être rappelés sur le champ.
Ora, la mère fuit(c'est le prétexte du livre) l'arrivée de l'officier qui pourrait lui annoncer que son fils a été tué au combat, et pendant cette longue traversée comme un "walk moovie", revit sa vie, celle de ses bébés, ses amants.
David Grossman a beaucoup à dire, il a vécu lui-même une tragédie, et décrit bien les tourments d'une mère, l'indécision du père, Avram...

C'est un livre triste, tourmenté, décrivant un monde tragique, aimant et courageux.

Peut-être y manque-t-il, pour en faire un chef-d'oeuvre, une profondeur philosophique, métaphysique, universelle...

Mais bien des mamans du Proche-Orient passent des nuits sans sommeil.

14/20

Hermès

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