"Le
mouvement des Veilleurs, en marge de la Manif pour tous, appelle à la
révolution calme des consciences par l'art et la culture.
Silencieux,
les Veilleurs font pourtant grand bruit. Depuis que ce mouvement est né, le 16
avril dernier, en marge de la Manif pour tous, il ne cesse de grandir avec de
plus en plus de participants à Paris mais aussi en province, Lyon, Toulouse,
Rennes, Toulon, Nantes… À la grande surprise de ses instigateurs, Axel et Alix,
ce groupe d'amis appelle à la révolution calme des consciences, par l'art et la
culture, à «l'élévation de l'esprit sur la force, l'arme des faibles», pour
regagner la liberté confisquée par une société «auto-normée».
À coups de
lectures de grands auteurs, de poètes, de philosophes, d'échanges et de
méditations, ces Veilleurs improvisent des soirées de «résistance non violente»
sur des sites déterminés au dernier instant, en marge des manifestations contre
le mariage homosexuel. La dernière veillée, samedi soir avenue de Breteuil à
Paris, a réuni 500 jeunes. C'était la cinquième.
L'autre
soir, aux Invalides, ils étaient quelque 1500, selon Axel, le jeune homme qui
préside à «la spontanéité» de ces veillées. L'impulsion du mouvement a été
donnée le soir des 67 interpellations à l'Assemblée nationale.
Assis en
silence, «dans la paix, le calme et la détermination», comme le stipulent les
SMS qui fixent les rendez-vous à l'improviste, ces veillées contrastent avec
les slogans des manifestants contre le gouvernement et le mariage homo. Ici, on
lutte avec la culture, l'art, le patrimoine des grands auteurs, de tout bord
politique. Pierre-Joseph Proudhon, théoricien de l'anarchie, est lu, dans ses passages
sur l'importance du mariage, aux côtés de Charles Péguy, Bernanos ou Aragon.
«Révéler par
le beau, par l'universalité de la pensée des auteurs de tous siècles et de
toutes sensibilités, avérer le mensonge et la manipulation des politiques par
les contradictions, briser cette culture de mort qui hante notre société, semer
un espoir de liberté», résume Axel, qui sait bien que ce dernier est impossible
sans reconquête de la vérité. Dimanche soir, après la manifestation partie de
Denfert-Rochereau à Paris, les Veilleurs veillaient à nouveau…"
Delphine de Mallevoüe - in Le Figaro
" Nous formons un groupe informel de citoyens indignés par l’attitude d’un gouvernement qui prive les Français de leur liberté d’expression sur un choix de civilisation historique », détaille Nicolas, qui considère que cette « surdité » politique nourrit la mobilisation chaque soir « plus déterminée et sereine » des veilleurs.
" Nous formons un groupe informel de citoyens indignés par l’attitude d’un gouvernement qui prive les Français de leur liberté d’expression sur un choix de civilisation historique », détaille Nicolas, qui considère que cette « surdité » politique nourrit la mobilisation chaque soir « plus déterminée et sereine » des veilleurs.
Selon un rituel désormais bien établi, dimanche 21 avril, après l’ordre de dispersion de la « Manif pour tous » et tandis que la nuit reprenait doucement la capitale, plusieurs centaines d’entre eux (en majorité des jeunes, mais aussi des retraités et des familles) ont investi un carré de pelouse sur l’esplanade des Invalides, entonnant en chœur « L’espérance », un grand classique des veillées scoutes.
« Nous ne nous reconnaissons pas dans les actions provocatrices ou violentes, plaide Nicolas, qui avoue que le manque de sommeil commence à devenir pesant. Notre résistance, nous voulons l’exprimer dans la douceur et la joie paisible, affranchis de toute référence religieuse ou politique ». Jusqu’où ira ce mouvement ? Nul le sait, mais l’étudiant parisien prédit un « moment historique » : « A Marseille, Strasbourg, Lyon, Lorient, Clermont, Lille ou Toulouse, des veilleurs se rassemblent au nom de la filiation, contre le mensonge et l’égoïsme. »
Propos recueillis par François-Xavier Maigre in La Croix
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