mardi 7 juin 2011

De la vulgarité... au bras d'honneur...

S'il n'y a pas une certaine élégance d'être, de comportement, il n'y a pas de grand plaisir à vivre en société. On se tend la main pour se dire "Bonjour","Comment ça va ?", c'est machinal, avec le sourire contraint si la personne qui est devant vous, vous est hostile ou indifférente, avec un sourire épanoui si la personne est de votre connaissance sympathique... ceci pour bien montrer, depuis la Renaissance, que vous ne portez pas d'arme sur vous, et que vous lui faites confiance, et qu'il peut vous faire confiance. Une marque réciproque de civilité. Idem pour le couteau de table. Avec les Médicis à la Cour de France, on a arrondi le bout du couteau pour bien montrer que ce n'était pas une arme de chasse ou de spadassin... etc.
Puis on a retrouvé les élégances de l'Antiquité, les rapports civils entre les gens, et des gens envers les dieux...(voir la littérature greco-romaine)... les Grandes Invasions germaniques ont amené la brutalité des rapports. Le Moyen Âge a tenté de remettre plus d'ordre, d'amabilité derrière les épais murs des châteaux-forts... l'Eglise a tenté d'imposer une certaine souplesse avec la protection de la veuve et de l'orphelin, la "Paix" de Dieu... la Chevalerie, l'adoubement, les tournois etc. Chrétien de Troyes avec la Légende arthurienne, le Saint Graal, Lancelot, le Roi Arthur etc. A la Renaissance, Montaigne, Ronsard, la Pleiade continuent l'oeuvre de Pétrarque, de Dante, des grands créateurs, puis hélas, on sombre dans les guerres de Religions...Meurtres...dagues...massacres...
Bref il faudra attendre Louis XIV, la remise en ordre de la France, pour que la civilité revienne par les usages de la Cour, l'Etiquette. Le summum sera décrit par le duc de Saint-Simon(Mémoires), Mme de Sévigné(Lettres)... Même pendant la Révolution une grande partie de la population restera empreint de civilité(André Chénier), à part, bien sûr, les Sans-culottes, les Septembristes, les pilleurs de châteaux, tombes comme celles de la Basilique Saint-Denis (93)... Au Directoire voilà les "Merveilleuses", les "Incroyables"... Au XIX°siècle, le monde bourgeois et petit-bourgeois veut s'aristocratiser. Il y parvient. Le raffinement revient... Jusqu'à 1960, la civilité règne, sauf, bien sûr, ratés ou à-coups, comme le débraillage, la troufionnerie, mais dans l'ensemble on se retient, on se contrôle, on a un "style, un "genre", que la mode, les salons de mode mettent en valeur. Le raffinement gagne les classes sociales avec les Marques... Puis, l'américanisme s'installe : pieds sur la table, décontraction, le genre western... Mai 68, les jeunes balancent les vêtements étriqués, les conventions... Tout saute... Puis la Gauche prend le pouvoir... A part Mitterrand, engoncé dans le XIX° siècle, l'air du temps est au relâchement, au "je m'en-foutisme", au cul-pardessus-tête... et on en arrive au doigt d'honneur dans l'hémicycle, au bras d'honneur dans le langage codé de certains, et summun, le "Casse-toi, pauv'con!" présidentiel.
C'est clair, efficace, sans nuance.
La littérature raconte tout cela avec succès.
Et tout le monde(?) semble d'accord pour le "Va te faire f.!"

Ainsi on en arrive aux "Rouleurs de mécaniques" machos.

La boucle est bouclée...

Nos amis Anglais ont apparemment plus de flegme et d'élégance...

Hermès

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