..."Le peuple c'est moi ! crie Peppone
Vous feriez-mieux de vous occuper de vos poules !
Mes poules vont très bien".... rétorque Don Camillo
Extrait du "Petit monde de Don Camillo" de Giovannino. Guareschi/Julien Duvivier.
Giovannino Guaresci, l'auteur de Don Camillo, déjeunait près de moi, à l'hôtel-pension près de la Via Veneto, à Rome, où je descendais alors que je travaillais à Cine-Citta sur mon "Tarass Boulba". Il avait le triomphe effacé des grands auteurs et plongeait sa tête dans son repas, regardait le restaurant avec une sorte de crainte et de jubilation, celle d'un homme qui ne veut pas être dérangé et, qui jouit simplement de sa renommée. Nous avons échangé quelques mots. Il me répondait par monosyllabes, le sourire en coin. Il ne parlait pas français ou si peu, je parlais un italien de trottoir, alors nous nous comprenions à demi-mots, nos regards se parlaient. Il avait la joie d'avoir trouvé deux interprêtes extraordinaires : Fernandel et Cino Cervi, et un réalisateur génial Julien Duvivier. Ses films sont le triomphe du Noir/Blanc, de l'ambiance Rouge-Noir, Communistes-Eglise, car Jésus "parle" à Don Camillo. Ce monde n'a pas disparu, Don Camillo est toujours-là, et les Communistes, devenus la "Gauche bien-pensante", toujours-là. Les combats ne sont plus spectaculaires, théâtraux, mais ils existent toujours, avec les messes "oecuméniques" aux grandes ou tristes occasions... Parfois les deux tendances se mélangent et on ne sait plus très bien si l'Eglise n'est pas de gauche et la Gauche de Droite ! Est-ce que Mélanchon-Hollande ne seraient pas un peu de... et Sarko-MLP un peu de... ? A chacun de peser le pour et le contre entre Don Camillo et Peppone. Mais ce qui est sûr c'est que le livre et les films nous montrent un communisme italien utopique et rigolard, dont on gardera le souvenir, et non la dictature sanguinaire, qu'elle fut hors d'Italie. Et l'Eglise restera ce curé sympa, dynamique et drôle en dialogue permanent avec Dieu, tolérant et touchant.
La scène plus fantastique c'est celle où Peppone harangue la foule des communistes rassemblés sur la place du village sur les préceptes marxistes, et qui, sous l'influence de la musique militaire mise par Don Camillo, se transforme en discours de droite et se termine par "Vive le roi" et une marche militaire du troupeau !
Henry Zaphiratos
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