jeudi 16 juin 2011

Un extrait du roman "LA VIE DE MILLEY B." de Henry Zaphiratos

"J’ai retrouvé le rythme du blues qui était en moi. Tout était danse chez nous. À toutes les occasions nous dansions, mes sœurs, mes cousins cousines et moi. Mais ces trois dernières années avec notre séparation et le collège plus du tout. Aussi ce fut avec ravissement que je dansais. Je retrouvais l’ambiance tranquille de la vie légère.
C’est Géo qui a organisé cette « sauterie » en invitant les filles, les garçons de la plage, et ses copines de classe avec leurs flirts. Géo est dynamique. Elle aime tout prendre en mains. Sa cigarette entre les doigts pour faire plus « vieille », elle nous observe à la dérobée, veille que le buffet soit bien garni, que chacun s’amuse bien, que les couples soient bien assortis.

Elle fait si attention aux autres qu’elle ne voit pas le précipice qui est devant elle, avec ce Didier… Car il l’a battue, Didier ! Cela me vient comme ça brusquement, l’image d’elle tirée par les cheveux sur la plage du Cap, un jour qu’il ne l’avait pas trouvée à son rendez-vous. Alors il s’était précipité sur la plage, il l’avait fouillée avec rage, passant d’un hutte à une autre, d’un rocher à l’autre, soulevant les parasols, gueulant après les gens qui rouspétaient, et quand il l’a trouvée dans un coin flirtant, il s’était précipité sur elle, la frappant, la giflant. Toute la plage s’est interposée, mais il a continué pris d’une rage aveugle, puis l’avait saisie par les cheveux, et l’avait tirée jusqu’à la voiture, jusqu’à ce qu’elle implore pardon, jusqu’à ce qu’elle s’humilie, crie et pleure. C’est sa mère qui a assisté à la scène et qui l’a racontée avec la terreur dans la voix… Elle était prise. Même son père, un grand gaillard de lutteur n’osait rien. Il était comme stupéfait par cette débauche de folie, d’amour fou ou de cri d’un mâle forcené. C’est elle, la douce Géo qui écoutait pendant des heures « Nous, les garçons et les filles… » de Françoise Hardy.
Ce Didier je l’ai haï lorsque j’ai su ce qui s’était passé. Mais elle était mariée. Et devant nous, ils se jouaient la comédie de l’amour. Nous nous étions passés le mot, faire comme si… jusqu’au jour où…"

Henry Zaphiratos copyright-2011 "La vie de Milley B." -Extrait-

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